Critique de La fille dans l'écran de Lou Lubie et Manon Desveaux

Après un peu plus d'une semaine de pose me revoici !

Je n'avais pas du tout prévu de stopper les publications, mais il s'est avéré que je n'ai pas eu le temps de les faire :( Mais je suis de retour, et en forme ! (peut-être pas tant que cela en fait ^^")

Donc voici la critique d'un livre que j'ai lu il y a de ça un moment maintenant : La Fille dans l'écran, bande dessinée sortie en 2019, de deux dessinatrices : Lou Lubie et Manon Desveaux.

Tout d'abord, l'intrigue (avec un poil beaucoup de spoil oups) :

Coline est dessinatrice et Marley photographe. Quand la première contacte la seconde car elle souhaite se servir de ses photos comme modèle pour ses illustrations, les discussions sans fin commencent. Au début de celles-ci elles parlent surtout de leurs boulots et se motivent l’une l’autre, c’est comme cela que Marley se remet à la photo, elle se dit à elle-même : « C’est drôle comme on oublie de s’émerveiller ».

Le projet de Coline, pour lequel elle a besoin des photographies de Marley, est un album racontant l’histoire d’un perroquet qui découvre le monde du froid. Au fur et à mesure que Coline raconte l’histoire à Marley, celle-ci trouve que cela colle avec le sentiment des expatriés, de son sentiment à elle, car elle est une française qui a déménagé au Canada pour rejoindre son compagnon.

En ce qui concerne le passé de Coline : elle a quitté l’école à cause de sa phobie scolaire et de ses angoisses. Aujourd’hui, elle vit chez ses grands-parents à la campagne en attendant de décrocher un contrat en tant qu’illustratrice. Ce cadre lui convient beaucoup mieux que chez ses parents, qui ne la comprennent pas, en ville, lieu bruyant, stressant, et qui demande beaucoup d’interactions sociales.

La mère de Coline n’attend qu’une chose, que cette dernière arrête de dessiner et qu’elle prenne une voie plus « normale », qu’elle décroche un « vrai » boulot. Pour l’instant, elle a du temps pour dessiner et vivre à son rythme grâce à ses grands-parents qui la soutiendraient peu importe quoi, mais sa mère a prévu qu’elle aille à l’université à la rentrée si elle n’a pas de contrat d’ici là, ce qu’elle a fait derrière le dos de Coline.

⚠ Attention, ceux qui souhaitent lire le livre, ou qui sont en train de le lire, je vous conseille de ne pas lire la suite, cela pourrait vous spoiler ⚠

Marley aide Coline à prendre confiance en son projet et en elle-même, elle la motive quand sa propre mère n’est pas capable de le faire. De son côté, Coline encourage Marley à reprendre la photo sérieusement et à confronter son petit ami à qui elle laisse tout passer.

Au fil des pages on voit leur relation se construire, une confiance s’installer. Étant donné que l’on a les deux points de vue en même temps on suit leur évolution simultanément, ce qui rend cela encore plus extraordinaire.

Chez Marley, le doute s’installe : se plaît-elle vraiment à Montréal, loin de ses amis et de sa famille ? Quel est son chez elle ? Elle commence aussi à douter de sa relation amoureuse, ils n’ont pas les mêmes visions, il l’empêche de se consacrer à sa passion et de prendre du temps pour elle, etc. plein de petites choses qui accumulées pèsent sur le couple et leur bonheur.

Se décide alors une rencontre entre nos deux protagonistes. Coline s’achète des vêtements, change de coupe de cheveux, etc. pour quand Marley va venir, elle veut lui plaire pour ne pas la perdre, elle manque de confiance en elle mais elle est prête à sortir de sa zone de confort pour Marley, ce qui est déjà une grande avancée pour elle.

Lors de leur rencontre, les deux univers se confrontent, autant celui des personnages que celui des dessinatrices et autrices de la bande dessinée. Elles vont se découvrir en vrai, ce qui va les rapprocher encore plus. Voir Coline avancer dans son projet motive Marley à se lancer sérieusement dans sa passion et à parler à son conjoint. Cette rencontre va chambouler leur vie, casser leur routine qui ne leur convenait plus.

Par la suite, la réussite du livre de Coline va la rapprocher de sa famille, mais va aussi la mettre en confiance avec elle-même. Coline a été le déclic pour Marley, elle lui a permis de voir tout ce qu’elle laissait passer alors que cela ne lui plaisait pas : son job, sa relation amoureuse, son pays, etc.

Elles ont rencontré leur âmes sœur, elles le savent, elles sentent une une connexion profonde les unir, tout au long de leurs discussions et même de leur rencontre elles n’ont pas senti une once d’hésitation, tout s’est fait naturellement.

Maintenant un petit point sur les personnages :

La grand-mère de Coline est très compréhensive par rapport à ses angoisses et sa phobie scolaire qui lui a fait quitté le lycée, elle ne la force pas à faire ce qu’elle a du mal à faire, comme parler avec le facteur, petite interaction sociale qui terrifie sa petite-fille. Étant moi-même une personne anxieuse je rêverais d’avoir une personne aussi compréhensive sans mon entourage.

Concernant le conjoint de Marley, il ne l’encourage pas du tout dans la voie artistique, comme la mère de Coline il ne conçoit pas que cela puisse être un vrai métier, qu’elle puisse gagner sa vie en tant qu’artiste.

Et enfin, mon avis :

La particularité de ce livre est l’alternance entre les deux personnages d’une page à l’autre, et à la fois l’alternance entre les deux styles de dessins puisque chaque personnage est dessiné par une des dessinatrices/autrices. De cette alternance elles en jouent, notamment lors des discussions par messages ou lors de leur rencontre. Cette particularité est ce qui me fait aimer encore plus cette bande dessinée.

J’aime beaucoup les deux protagonistes, chacune est différente mais attachante à sa façon. La personnalité de chacune est très définie, on imagine facilement les personnages. Et l’histoire est très mignonne.

A très vite pour d'autres critiques !